Rencontre avec Laurent Péréa, Vice-Président du SMDE 24 et Président du conseil d’exploitation de RDE 24

Depuis combien de temps occupez vous la fonction de président du conseil d’exploitation de RDE 24 ?

 

Je suis président du conseil d’exploitation depuis sa création en 2017 mais en réalité, nous avons commencé à travailler sur le projet dès l’année précédente. Avant cela, j’étais président du SIAEP de Lalinde, un syndicat d’eau potable qui regroupait neuf communes et qui fonctionnait déjà en régie publique. À l’époque, il existait beaucoup de régies communales dans le département, mais le seul syndicat local en régie publique était celui de Lalinde.

La loi Notre et ses applications nous a forcé à entamer une réflexion de mutualisation et, progressivement, nous avons transféré nos compétences au SMDE 24 pour donner naissance à la Régie des Eaux de la Dordogne. En s’appuyant sur le socle de fonctionnement du SIAEP de Lalinde, cette régie départementale a permis à plusieurs communes de transférer leur compétence pour conserver une régie publique. RDE 24 élargie ainsi la mutualisation à un plus grand nombre.

 

Quel a été votre parcours avant d’arriver à ce poste ?

 

J’ai d’abord travaillé à la SNPE (Société nationale des poudres et des explosifs) de Bergerac. Par la suite, j’ai été collaborateur auprès du député René Dutin, puis je suis devenu collaborateur de groupe politique au conseil départemental. Côté engagements publics, je suis élu depuis 1989. J’ai d’abord été conseiller municipal, puis premier adjoint et enfin maire de Saint-Capraise-de-Lalinde.

 

Quel a été l’élément déclencheur de votre implication en faveur de l’eau ?

 

Mon intérêt pour les questions liées à la gestion publique de l’eau remonte au début de mon engagement politique. Dès mon premier mandat, en 1989, j’ai été délégué au SIAEP de Lalinde avant d’en devenir le président quelques années plus tard.

La question du service public est un sujet qui m’a toujours tenu à cœur, en particulier la régie publique. L’eau est un bien commun et je suis convaincu que sa gestion doit être un service public de qualité, géré au plus proche des usagers.

 

Quels sont les principaux défis auxquels RDE 24 est confronté aujourd’hui ?

Le premier défi est bien évidemment la gestion de la ressource et sa préservation, notamment face aux enjeux climatiques. Nous devons garantir l’accès à l’eau et à une eau de qualité. Pour cela il faut aussi répondre aux problématiques d’assainissement. Notre mission est de nous assurer que nous avons tous les moyens nécessaires pour y répondre.
Concrètement, RDE 24 fait aussi face à des enjeux quotidiens de gestion patrimoniale comme l’entretien des réseaux et des ouvrages ainsi que des enjeux d’investissement pour leur renouvellement. Il y a également un travail mené sur l’harmonisation des pratiques et de la gestion, notamment avec les collectivités qui nous rejoignent.

 

À long terme, quels sont les objectifs de RDE 24 ?


Aujourd’hui, RDE 24 compte une quarantaine d’agents pour l’exploitation de trois secteurs différents dans le département. Nous offrons un service en continu et de qualité pour 17 000 abonnés, soit l’équivalent d’une ville comme Périgueux.
Notre objectif n’est pas de grandir pour grandir, mais d’être une alternative à la gestion privée et rester disponibles pour les collectivités qui souhaiteraient passer à la régie publique. Tout en mettant à disposition des conseils, des moyens humains et des moyens techniques, notre fonctionnement garantit aux élus locaux la maîtrise de leurs décisions.

D’ailleurs, la Dordogne ne représente pas la tendance nationale. En France, plus de 68% des services d’eau sont assurés en régie publique et non par des délégataires. Autrement dit, 42% de la population française est desservie en gestion publique tandis qu’en Dordogne, ce mode de gestion concerne moins de 10% de la population.

 

Quel est votre plus grande fierté à la tête de RDE 24 ?

C’est sans doute le moment où nous avons concrétisé la création de la régie départementale. C’était l’aboutissement d’une année de travail et de réflexion. Voir la mutualisation de notre service et le projet se concrétiser était une immense fierté.